« La Fédéralitude : une Révolution géopolitique et culturelle»
Par Bastaine MOUBAMBA
« Qu’est ce que la Fédéralitude ? une thérapeutique du lien civil et politique. »
Dans sa « Fédéralitude », José Mene Berre dresse le portrait d’une économie politique réconciliée avec l’écologie : « guérir la terre et guérir les humains », politique du renoncement à l’anarchie des consciences, des spectres de la domination d’argent, des dérives identitaires, des exclusions et des discriminations.
La Fédéralitude est un procès contre les excès du monde politique. Elle interroge ce que Bakounine appelle « le mensonge représentatif », les paradoxes du suffrage universel dénoncés, il y a plus de deux cents ans, par Jean-Jacques Rousseau, des abus des hémicycles parlementaires aux enjeux juridiques qu’implique la représentation politique : droit du peuple à disposer de lui-même, dépassement d’un système d’oppression du Peuple qui « agit indirectement et ne décide rien si ce n’est par l’intermédiaire de ses représentants qui exercent une fonction vicariante » pour reprendre les termes de Josiane Boulad-Ayoub.
La Fédéralitude se veut Athénaiôn Politéia, Constitution des Athéniens : le Peuple n’a pas de représentants, il désigne des responsables qu’il peut révoquer.
En d’autres termes, elle replace la notion de chef, « caput » (tête en latin) dans sa dimension humaniste, dénué de ses connotés religieux ou sacrés, plena potestas(pleins pouvoirs) et auctoritas(autorité).
Expérience humaine, elle fait revivre le vieux rêve de Clisthène : qui du dème, qui de la trittye, la Fédéralitude reconstruit des espaces sociolinguistiques pour offrir aux générations futures des folklores, des terroirs, des traditions menacés d’extinction.
La Fédéralitude, c’est aussi une autre manière de penser le monde dans la fraternité, dans le respect de la diversité, du vivre-ensemble et de l’égalité, Isonomia, la loi égale pour tous, sous ses diverses acceptions : « Isokratéia », égalité de force, « Isègoria », droit égal à la liberté d’expression et « Isopsèphia », tous les avis ont le même poids.
Pour finir, la Fédéralitude est un rempart par-delà les assauts du despotisme et de l’absolutisme. Proche du pacte fédératif helvétique de 1815, elle s’inspire de la Révolution suisse de juillet 1830 : du pouvoir des cantons à modifier leurs constitutions afin de supplanter les méfaits des oligarchies urbaines au pouvoir.
Fédéralitude est synonyme de paix, un remède contre l’ultra-violence des sociétés capitalistes. Dans son acception étymologique, elle s’inscrit dans le « foedus » (lien, traité d’alliance) des formes particulières de l’humanisme des Lumières, ce en quoi elle est l’avenir de l’humanité. »