Quelle place pour les valeurs traditionnelles et ancestrales dans la Fédéralitude ?

 

Voici la problématique : Quelle place faut-il accorder aux valeurs traditionnelles et ancestrales dans la gouvernance bienveillante et humaniste prônée par Fédéralitude ?

Le message que je vais faire passer dans ce texte m’a été inspiré par la lecture de différentes interrogations philosophiques, spirituelles et métaphysiques sur nos différents fora (ou forums).
Cher(e)s camarades, vos interrogations m’ont sincèrement et profondément interpellé. Elles sont légitimes. Je les partage. Et c’est parce que je les prends très au sérieux que j’ai préparé cette réflexion pour essayer de vous apporter des pistes de méditation.
Cette réflexion, qui n’est qu’une modeste contribution de ma part, s’appuie sur mon expérience de la vie longue de plus de six décennies déjà sur la terre. Elle intéressera au prime abord tous mes frères et soeurs d’Afrique et en particulier du Gabon. Mais, comme vous le verrez dans la suite du texte, tous les citoyens du monde y trouveront leur part sans distinction de culture ou de couleur.
Peut-on ou doit-on puiser dans « nos » traditions pour asseoir le mouvement Fédéralitude Internationale, le courant de pensée initié par notre ami et frère José MENE BERRE ?
A priori j’ai envie de dire : « pourquoi pas ? »
Mais quand j’approfondis la question, j’arrive à une difficulté de fait.  L’organisation structurelle de nos « écoles traditionnelles, ésotériques ou philosophiques  africaines » n’est pas clairement établie. Pour autant je ne remets pas en doute l’existence de nos us et coutumes africains que je respecte, et qui font partie de notre éducation de base en tant qu’africain ou gabonais. Je crois que c’est la même chose dans les autres pays du monde.
Pour répondre à vos préoccupations légitimes, sur l’attachement et les emprunts aux religions dominantes (en l’occurrence les religions missionnaires chrétiennes ou islamiques…), je vais partager dans la suite ma réflexion (qui reste mienne…).
Pour prendre le cas du Gabon que je connais bien, il existe plusieurs traditions et rites initiatiques que l’on retrouve dans les neuf provinces. Leur transmission se fait uniquement par « l’oralité ». A ce jour, nous n’avons pas d’archives pour tous nos enseignements traditionnels et spirituels. Dans ces conditions :
– Sommes nous tous capables d’identifier tous nos rites, de remonter jusqu’aux sources, de trouver des guides spirituels reconnus comme tels afin d’y extraire le meilleur pour les générations futures ?
– Les enseignements sont-ils accessibles à tous pour qu’on puisse s’en inspirer et les emprunter pour notre démarche de sensibilisation à la Gouvernance bienveillante et humaniste que prône la FEDERALITUDE ?
Si la réponse à nos deux interrogations est oui, alors je dis « allons-y franco ! »
Sur la réalité des faits, j’ai encore quelques souvenirs de la vie au village. C’était dans les années 1965-75. À cette époque là encore, la tradition et les rites initiatiques étaient véritablement la base de l’éducation pour tous, filles comme garçons… nos rites et rituels rythmaient et accompagnaient notre apprentissage de la vie. À chaque tranche d’âge, des rituels initiatiques étaient organisés à des périodes précises de l’année. Le comportement des jeunes était donc guidé par ces initiations. Mais aujourd’hui, pour ma part, il ne me semble pas que nous soyons encore dans cette philosophie de la vie, pour des raisons que chacun pourra aisément identifier.
Quelles leçons tirer de cette réalité ?
Première leçon : À partir du moment où l’Humanité est UNE, la Vérité est UNE.
Dans chaque enseignement se trouve l’inspiration qui va nous édifier, la Lumière qui va éclairer notre chemin, encore dans les ténèbres, rempli de doute, d’hésitation, de conspiration, de peur.
Sur notre chemin vers la délivrance, la liberté, la démocratie, la paix, et la prospérité, tous les enseignements édifiants qu’on pourra tirer de la Bible, du Coran, de la Torah, du Bwity ou du Vodou etc. ne sont que des  porteurs d’eau pour étancher notre soif de connaissance. Ces enseignements sont aussi des lanternes qui vont équiper nos bagages de chercheurs et qui serviront à éclairer notre chemin vers notre liberté.
Deuxième leçon : La difficulté est toujours de savoir par où commencer le chemin.
Si je peux vous inspirer, je vous dirai tout simplement et en toute humilité que le début du chemin vers la liberté, c’est vous même, c’est nous même, c’est soi-même.
Pour changer le Monde, il faut commencer par faire un travail sur soi-même.
Bien entendu comme me disait un petit frère (qui se reconnaîtra) : « On apprend partout mais on ne prend pas tout ».
Et pour conclure, j’aimerais que chacun de nous se tranquillise vis-à-vis des opinions émises par chacun des membres de notre organisation en se disant ceci : 
Toutes les contributions des frères et soeurs, ne sont que des pistes de réflexions à explorer. C’est à chacun.e d’en extraire la substance essentielle pour sa propre édification.* Car on ne peut changer le monde si on ne se change soi-même.
Excellente journée à tous les fédéraliens et fédéraliennes.
Désiré Todouawoga, chargé de la vice-présidence du Fédéralitude Club Pionnier.
Le 15 juin 2019

1 commentaire

  1. FANGUINOVENY MICHEL sur juin 17, 2019 à 3:11

    L’endroit où il faut leur accorder de la place (leur place), c’est au dedans de nous meme. Après les avoir fédérés en nous, nous pouvons y puiser pour asseoir le concept « FÉDÉRALITUDE  » tant au niveau international qu’au niveau de chaque pays. En ce qui concerne le Gabon, pour abonder dans le sens du vice président nous avons effectivement beaucoup de rites initiatiques et nul ne peut les connaitre tous.
    Nous avons aussi nos dictons qui bien compris sont puits de sagesse. « Enami z’Okuwa ze pila g’Orema » que je traduirais simplement comme ça :
    « La beauté de l’esprit et la beauté du corps dépendent du coeur » . La #FÉDÉRALITUDE demande d’avoir du coeur. Qui plus est il faut le développer ce coeur afin de pouvoir se fédérer avec l’autre. La problématique est qu’issus de traditions orales nos différentes cultures sont plutôt difficiles à appréhender. Peu d’entres nous y consacrent réellement du temps.
    D’un autre coté, je constate que même en Europe, bien que la tradition soit ecrite, peu y consacrent le temps qu’il faudrait. Ce qui m’amène à répéter un commentaire fait par moi sur #FÉDÉRALITUDE INTERNATIONAL ou je concluais en disant ceci :  » L’homme a cherché partout pour trouver la pierre philosophale, sur la terre, sous les eaux, sur la lune et ne l’a jamais trouvé pour la simple et bonne raison qu’il n’avait jamais cherché au bon endroit 🙁 lui même ). L’être humain est la pierre philosophale capable de changer la pierre qu’il est en Or.

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